Deux ou trois idées marquantes sur le leadership à l’ère du numérique

31 octobre 2014

Merci à Carine Dartiguepeyrou de m’avoir informée de cette conférence organisée par la Fondation Telecom sur « Leadership et nouvelles expressions du pouvoir à l’ère numérique ».

On pourrait penser que le numérique nous éloigne de la dimension relationnelle. En réalité, la dimension humaine s’est imposée dans le discours des intervenants. Dorothée Burkel, DRH de Google France, a évoqué par exemple le nécessaire travail du manager sur sa posture. A quel moment doit-il s’effacer ?  A quel moment au contraire doit-il renforcer sa présence ?

Cette agilité de posture me ramène à la notion de « servant leader », un manager au service de l’émergence du leadership de ses équipes. Introduite la première fois dans les années 70 par Robert K. Greenleaf dans « The Servant as Leader », elle a été remise au goût du jour par le courant sur le management agile ces dernières années. Aujourd’hui, être dans l’autorisation plutôt que dans le contrôle semble être plus adapté à la complexité du XXIème siècle.

« La vertu qui vient du dedans »

Mieux on se connait soi-même, plus on se rapproche de ce que l’on aime faire, mieux on le fait. Pour moi, le secret de la performance est là. Et celui du bonheur aussi. Christophe André, psychiatre et auteur d’un excellent blog  parlait récemment dans un atelier à l’ANVIE (Association nationale de valorisation interdisciplinaire de la recherche en sciences humaines et sociales auprès des entreprises) du lien entre la capacité à être heureux et l’engagement altruiste dont nous faisons preuve, notre capacité à venir en aide aux autres. Dorothée Burkel de Google fait le lien entre ce que Spinoza appelle « la vertu qui vient du dedans » (qu’elle relie aux initiatives individuelles de volontariat, bénévolat…) et la performance dans l’entreprise. De quelle manière les personnes engagées dans des actions bénévoles ou citoyennes sont également celles qui sont les plus impliquées dans leur travail et produisent de meilleurs résultats.

Une école du droit à l’erreur ?

Barbara Dalibard, DG de SNCF Voyage raconte que la plupart des leaders du net sortent des écoles Montessori. Dans ces écoles se pratique une pédagogie du droit à l’erreur et la diversité y est cultivée comme une richesse. Il est donc grand temps d’autoriser enfin nos collaborateurs à échouer. L’essentiel n’est-il pas d’essayer ?

Barbara Dalibard souligne également que dans le cadre de l’innovation comme dans celui de la sécurité ferroviaire, l’autorité de compétence est clé. Et ce qui compte avant tout, c’est la manière d’exercer le leadership au plus près du terrain afin de remonter les signaux faibles. Un accent supplémentaire mis sur la capacité d’écoute, d’empathie et d’alliance du leader.

L’entreprise de demain en mode bêta : l’organisation agile

Discours intéressant également de Benjamin Tincq cofondateur et connector chez Ouishare, sur le modèle de l’organisation, en « beta permanente». Et si on transposait l’agilité managériale à l’échelle d’une organisation ; mais alors à quoi ressemblerait cette entreprise des temps modernes ? Elle pourrait être composée de personnes autonomes et contributives, dont les pratiques s’appuient sur des modèles horizontaux et qui acceptent le principe d’un modèle de rétribution dynamique qui se construit en marchant et qui est fonction de l’implication de chacun. N’est-ce pas comme Benjamin Tincq l’affirme, « l’action qui légitime la capacité à être leader ».

Corinne Ejeil

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